Dans l'atelier de Catherine Carruggi, on trouve tous les ingrédients que pourrait posséder l'Alchimiste en quête de l'Ame du Monde. Peut-être pas tout à fait dans la nature des matériaux utilisés, mais bien dans la démarche spirituelle que l'on perçoit à l'couter parler de son art.
Sculpteur à la base, elle en a gardé cet attachement au travail de la forme, cette attirance pour les matériaux nobles qu'elle fond, mélange, modèle; pétrit, gratte ou sculpte dans une alchimie du feu passionnée et ardente, où se mêlent pigments et cire d'abeille ou encore peinture au chalumeau.
Après toute une série dans de multiples nuances d'or, la voici révélant toutes les valeurs des noirs qu'elle explore et sublime dans ses créations, depuis ses sculptures, pièces uniques en cire qu'elle porte chez le fondeur pour en voir surgir ses formes longilines et racées, en bronze, jusqu'à ses aplats, petits formats sur papier, grands et moyens formats sur bois ou sur médium sertis de fer. Certaines petites réalisations sur papier sont nées du rapprochement avec l'art littéraire et notamment de textes écrits pour elle par l'écrivain Fabien Claude. D'autres sont destinées à l'illustration de livres de poésie édités aux Editions Alba, récemment installées à la Barben. Ses oeuvres portent le nom de "Fusionnelle", "Les exilés" ou bien encore "La fenêtre obscure" autant de titres qui devoilent les fondements de son expression. "Avec la cire, dit-elle, il faut capter l"inattendu. Il y a un geste spontané du "badigeonnage" a la cire. Quelquefois, on ne touche plus rien : l'oeuvre est là. D'autres fois, on souligne les traits pour créer. Un travail de ciselure commence alors, qui peut durer très longtemps.